La cérémonie d'ouverture de Notre-Dame de Paris rénovée ce samedi 6 décembre a permis de découvrir les vêtements liturgiques créés pour 700 officiants par Jean-Charles de Castelbajac. Très contemporains, colorés comme des tableaux de Mondrian, ils ont apporté une touche de gaité lumineuse aux cérémonie.
Dans une volonté de “noble simplicité”, l'artiste a utilisé le collage qui a purifié et simplifié son geste. La croix, inspirée de celle de Marc Couturier qui s'élève dans le chœur, et les éléments de rayonnements représentent l’assemblée qui converge vers la croix. Les parcelles du rayonnement sont uniques et représentent les membres de l’assemblée.
Côté réalisation, le styliste a mis en œuvre des techniques contemporaines : le rayonnement est floqué, comme sur les sweatshirts. L’or est brodé sur les chasubles des évêques et de l’archevêque. Le tout sur une toile de laine blanc cassé, symbole de la tradition et de l’authenticité des vêtements liturgiques.
Cinq maisons d’art et d’artisanat du groupe 19M (dans le giron de Chanel) travaillant habituellement pour les marques de luxe ont œuvré pendant six mois pour donner vie aux vêtements et ornements liturgiques créés par Jean-Charles de Castelbajac.
La couleur donne un souffle et une modernité particulière.
Ayant passé sa jeunesse en Limousin, Jean-Charles de Castelbajac a pensé aux châsses reliquaires de saint Martial dorées avec des motifs aux couleurs primaires. L'héraldique aussi l'a inspiré.
Il a utilisé des couleurs primaires franches : blanc, jaune, rouge, vert et bleu dont certaines sont les couleurs de la paramentique catholique. Mais il a délaissé le violet et le noir.comme les broderies d'or et d'argent.
Le vert par exemple symbolise les préoccupations des jeunes générations et l’écologie.
N'oublions pas qu'à Byzance puis au Moyen Âge et à l'Epoque moderne les vêtements liturgiques se paraient de couleurs souvent très vives, de broderies d'or et d'argent.
A noter : les bannières des paroisses parisiennes reprenaient la gamme de couleurs du styliste.
Pour entendre Jean-Charles de Castelbajac parler de cette réalisation : clic ici !