Au paradis des brodeuses, la veille de la Saint-Valentin, Geneviève Dormann a rejoint son amie Régine Deforges.
Sylvaine lui consacre un beau billet, qui dit toute la tendresse des brodeuses pour cette (ces) femme(s) inclassable(s) à qui le renouveau du point de croix doit tant. Comme elle l'écrit justement : c'est "une aiguille de moins..."
Ces deux femmes libres, écrivains de talent, ont en effet joué un rôle déterminant dans le retour en vogue d'une broderie que d'aucuns considéraient comme ennuyeuse (sans doute de mauvais souvenirs d'exercices en classe...) ou peu artistique.Les brodeuses leur rendent hommage.
Si l'on a peut-être davantage retenu le nom de Régine Deforges, dont la collection de marquoirs était dispersée à Drouot la semaine même où son amie Geneviève s'en est allée, il ne faut pas oublier celui de Geneviève Dormann qui a su passer "du roman historique à la broderie pour jeunes filles romantiques. Et si certains l'en raillent, elle lâche avec panache: «Il faut bien permettre aux cons de s'exprimer.»" (Le Figaro).
Auteur à succès, femme fragile et parfois féroce, elle a eu un parcours singulier dans lequel les moments consacrés à la broderie ont sans doute été l'occasion de fixer sur la toile les sentiments d'instants précis, de moments passés à raconter une histoire avec des fils de couleur et une aiguille à bout rond. Une évasion du quotidien.